J’avais vingt-quatre ans quand j’ai mis les pieds pour la première fois à Moscou. Dix-huit ans plus tard, mes pieds sont heureux d’arpenter cette ville qui a beaucoup changé.
La situation poétique de la Russie ? Les russes aiment toujours lire, aller au théâtre, jouer de la musique, aller au concert, se promener dans les parcs, les musées, refaire le monde autour d’une table et des amis, découvrir les joies naïves du printemps après un hiver difficile à tenir dehors. A Moscou, la vie coule plus douce qu’ailleurs dans le pays. La ville se transforme, des parcs se créent, des allées piétonnes mettent à mal les avenues toutes bétonnées, les vélos, les rollers, les trottinettes et autres engins à roues ont leurs voies, l’art contemporain, ses espaces. Au milieu, les immuables Kremlin, Saint-Basile, Saint-Sauveur, Novodievitchi, Galerie Tretiakov, Musée Pouchkine n’ont pas pris une ride et donnent des racines à la ville. La chlorophylle prend toute la place, les russes rangent leurs gants, oubliés les bonnets, remisés les chaussures fourrées, au placard les souvenirs des chutes sur les trottoirs gelés. Le printemps c’est le temps des câlins, des vestes légères, des baskets énergiques.
Et à Moscou, le Printemps plus qu’ailleurs, c’est le temps des sourires.